27 ans depuis le décès de Belhachmi

Il y’a 27 ans (le 17 février 1992), le père spirituel du Mouloudia quitta ce monde  après avoir servi le club fanion de l’Oriental pour plus de 40 ans comme joueur et président. La commémoration de son décès est un rappel et un témoignage.

Toutefois, il est important de préciser qu’il n’est ni aisé ni simple de résumer en quelques lignes l’itinéraire d’une vie au service d’une cause. Les hommes passent dans cette vie et la marquent par une empreinte qui les éternise dans la case de leur rendement. Le football est avant tout une affaire d’hommes au service de nobles idéaux… et feu BELHACHMI fut un pionnier et un militant, dans la mesure où il a pu, à l’instar du chêne, résister aux écueils des jours et modifier les événements. Il était de ces hommes qui savaient ce qu’ils voulaient et qui faisaient ce qu’il fallait accomplir. En tant que tel, il restera toujours un homme hors pair : joueur exemplaire, dirigeant affirmé et grand connaisseur sportif. Le football était d’abord sa famille dont il a supporté jusqu’au bout sa contrainte. C’était aussi son étoile filante et son désir majeur pour la réalisation de son destin.

N’a-t-on pas dit que le témoignage est un immense saccage de mots qui est l’écho dévoilant d’un mutisme accablant. C’est d’ailleurs pour percer le secret de l’iceberg qu’on a essayé de rendre hommage à celui qui répétait partout que : « Ma seule vocation et mon unique aspiration ne sont pas à dissocier du football. Tout ce que j’entreprends n’est que le résultante de ma passion pour le foot »  

La duplicité d’un témoignage a une valeur ambiguë. Elle est à la fois ce dont il n’y a rien à dire et ce dont il y’a le plus à tirer. C’est en définitif son ambiguïté qui fait sa valeur. Entre les moments de gloire et les jours de peine du Mouloudia, il y’a tout un véritable lien commun de l’histoire de notre football. Et si la réalité sportive est à la fois sens posé et sens déçu   , la dichotomie Mouloudia/Belhachmi est sans doute une page de gloire. Ceci n’étant pas un simple éloge posthume. Au-delà des mots et leurs significations il y’a le soucis d’en savoir plus sur les faits qui se corroborent par la suite. 

Porter témoignage à SI Mustapha Belhachmi, c’est réfuter la concession à l’égard de tous ceux qui ont discrédité l’homme au lieu d’adhérer aux dessins de grande envergure. Certes on est libre dans nos choix, mais n’est-il pas souhaitable de respecter les faits posés et présupposés ? Et avant d’épiloguer et de jouer aux éloquents des circonstances éphémères, ne fallait-il pas dévoiler les vrais dessous de cartes et mettre le doigt sur les vrais maux ? 

Tel un héros mythique avec sa ration de pudeur et sa dose de fierté, je dirais même d’arrogance, car vers la fin de sa vie il n’avait peur de personne pour crier la souffrance de son équipe. Mythique il le restera car il a su comment sauver l’honneur des vrais dirigeants.

Parler de SI Mustapha, c’est reconnaître à l’homme sa présence réelle sur les terrains pendant des décennies. C’est évoquer aussi des situations qu’on ne peut esquiver, car la réponse c’est chacun de nous qui la donne en apportant son langage et son expérience. Et puisque les discours changent, les réponses le sont aussi.

On ne cessera jamais d’évoquer ce qui a été dit au sujet de l’homme. Affirmés, mis en rivalité, puis changés, les discours passent et la réalité demeure intacte. Telle cette réalité l’homme demeure un être trans-sportif de notre football. Cette réalité est un système fonctionnel dont un constant : Mustapha Belhachmi, et dont un autre est variable : les résultats et les faits qui gravitent autour de l’homme. Pour que le jeu s’accomplisse, pour que l’on puisse parler de témoignage, il faut que l’homme en question soit représentatif et notoire. Personne ne peut contester cela à SI Mustapha. Même ceux qui l’ont criblé de torts s’inclinent devant sa persévérance.  Avec le temps on s’est rendu compte que l’homme n’avait pas toujours tort dans ses prises de position.

Comme un navigateur assoiffé du large et qui ne lasse jamais des intempéries et des vagues, SI Mustaphaa vécu l’exigence foot balistique dans toutes ses dimensions. D’un joueur, il est passé aux commandes à un moment vu d’autres avaient peur de prendre en main les destinées du MCO. Acte de bravoure qu’il ne faut jamais oublier. Le football sous le protectorat était une cause. C’était une manière parmi tant d’autres pour dire qu’on est là ! Qu’on existe !  Et l’aube de la liberté spoliée n’est pas loin ! FeuMustapha Belhachmi fut un ressassement interminable d’actes et d’idées, il nous a inculqué les mérites du combat pour le Football.

Le football était d’abord sa famille dont il a supporté jusqu’au bout la contrainte. C’était aussi son étoile filante et son désir majeur pour la réalisation de son destin.

De ce fait il a fait de l’équipe sa cause et sa raison d’être en relevant les défis les plus surprenants contre les équipes implantées par l’occupant. Aussi dès l’aube de l’indépendance ; le Mouloudia a eu l’honneur de tout balayer sur son chemin avant de s’accaparer de la première coupe du Maroc indépendant. C’est le deuxième acte palpable de l’attachement de l’équipe aux symboles sacrés du pays. En recevant la coupe des mains du feu Majesté Mohamed V, que Dieu ait son âme dans sa sainte miséricorde, l’équipe a démontré sur le terrain que la preuve de l’amour n’est pas un simple bavardage. Heureux qui comme les Oujdis ont eu droit à cette phrase gravée dans la mémoire du sport marocain lorsque Mohamed V ordonna : « Donnez aux Oujdis leur coupe ». D’ailleurs c’est cet esprit qui a fait de l’équipe un vivier de patriotes.

L’homme est aussi connu par son bras de fer avec la fédération à propos de malentendus concernant l’éthique sportive. Par la suite, il s’est avéré qu’il avait raison et qu’il fallait revoir quelques paramètres qui gèrent la compétition sportive. Malheureusement son message n’a pas été décodé à temps, alors que notre football n’a pas pu sortir indemne d’une léthargie hypnotique.
Au-delà de l’éternel cliché du dirigeant dénié à savoir-faire, SI Mustapha ne vivait que pour le football. Pour cela, il passe par un footballeur dirigeant d’un autre temps. De ce fait, il a fait de l’équipe sa cause en relevant les défis aux équipes implantées par le protectorat, aussi dès l’aube de l’indépendance, le MCO a eu l’honneur d’embarrasser et de remporter la première coupe du Trône. Et c’est le 2ème acte nationaliste de l’homme. En recevant la première coupe des mains de feu S.M le roi Mohamed V que Dieu ait son âme, l’équipe a démontré les faits et les raisons de sa présence.

Au-delà de l’éternel cliché du dirigeant dévoué à son savoir-faire, SI Mustapha ne vivait que pour le football. Pour cela il passe pour un footballeur/ dirigeant d’un autre temps. Un romantique qui serait égaré dans un monde soumis à d’autres règles. Il était l’un des derniers dinosaures qui se débrouillaient seuls. Une race rare pétris de déontologie et d’éthique.

N’a-t-on pas dit que le témoignage est un immense saccage des mots sui est l’écho dévoilant d’un mutisme accablant. C’est d’ailleurs pour percer dans l’iceberg qu’on a essayé de rendre hommage à celui qui disait : « Ma seule vacation et mon unique aspiration ne sont pas à dissocier du Football, tout ce que j’entreprends n’est que le résultat logique de ma passion pour le Football »

Rahima Allah Si Mustapha.

ALI  KHARROUBI